À l’occasion d’une conférence de presse tenue aujourd’hui par NouZanimo, plusieurs défenseurs des animaux ont appelé à une mobilisation nationale contre la cruauté envers les animaux et à une application plus stricte du Animal Welfare Act.
La rencontre, à laquelle ont assisté plusieurs membres des médias, ainsi que plusieurs amis et amoureux des animaux, a été marquée par une vive émotion autour du cas de JOY, une chienne de rue sauvagement écrasée alors qu’elle dormait paisiblement devant un restaurant.
« JOY n’était qu’une petite chienne errante, mais elle était aimée par ceux qui la nourrissaient. Elle ne faisait de mal à personne. Sa mort, brutale et cruelle, symbolise la souffrance de tous les animaux sans voix », a déclaré Audrey Hardy, Fondatrice et porte-parole de NouZanimo.
La cruauté animale : un problème persistant à Maurice
Comme l’a expliqué Maître Kuldeep Bissessur, qui a passé en revue le Animal Welfare Act et ses implications :« La cruauté envers les animaux existe sous différents degrés – de la négligence à la violence extrême – et ne se limite pas à tuer. Elle englobe toute forme de souffrance, de négligence ou de maltraitance, comme battre, attacher, affamer ou confiner un animal dans des conditions insupportables, et chaque degré mérite une réponse adaptée de la justice. »
Meera Appadoo, Activiste et Fondatrice de Ansam a également insisté sur la nécessité de faire appliquer la loi dans toute sa rigueur, afin de dissuader les actes de violence envers les animaux.
En effet, malgré un cadre légal solide, les peines restent encore trop souvent symboliques. Pourtant, le Animal Welfare Act prévoit jusqu’à 10 ans de prison et Rs 500 000 d’amende.
Or, plusieurs affaires récentes illustrent la faible application des peines maximales, comme les cas suivants :
- 🐾 À Rodrigues, un chien traîné à moto puis jeté à la mer — seulement 3 mois de prison. (2017)
- 🐾 À Bambous, un chien pendu – aucune suite connue (2022)
- 🐾 À Roche Bois, un homme filmé en train de maltraiter un chien et des chiots — Rs 5 000 d’amende. (2023)
« Une question se pose », a déclaré Audrey Hardy : « Pourquoi une telle loi si elle n’est pas appliquée dans toute sa rigueur ? Pourquoi prévoir jusqu’à 10 ans de prison et des amendes pouvant aller jusqu’à Rs 500 000 si les contrevenants ne sont jamais sanctionnés à la hauteur de la gravité de leurs actes ? »
Et Aruna Pulton d’ajouter : « Ces peines dérisoires envoient un message dangereux : celui que la vie animale ne vaut rien ».
Une occasion pour la justice de se faire entendre
Grâce à l’action déterminée de NouZanimo, le cas de JOY a été porté devant la justice et entendu : le coupable a plaidé coupable.
La prochaine audience, prévue le mardi 18 novembre à la Cour de Bambous, s’annonce comme une étape décisive. « C’est une occasion en or de voir la justice mauricienne jouer pleinement son rôle. La cruauté envers les animaux est un crime et doit être punie comme tel», souligne Audrey Hardy qui a également précisé que cette affaire n’est pas une affaire personnelle :
« Nous n’avons rien contre la personne qui a commis cet acte, mais nous condamnons fermement ce qu’il a fait et espérons une sentence suffisamment sévère pour empêcher quiconque de reproduire un tel geste” a ajouté Audrey Hardy.
