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Journée mondiale du diabète : À Maurice, les femmes sont d’avantage touchées par le diabète

« Le diabète et les femmes ». Tel est le thème retenu par la Fédération internationale du diabète (FID) en 2017 pour marquer la Journée mondiale de lutte contre le diabète, le 14 novembre. Il a été observé que les femmes sont davantage exposées aux facteurs de risque du diabète comme la mauvaise alimentation et l’inactivité physique en raison des inégalités socioéconomiques. La campagne, cette année, favorisera l’accès à l’éducation et l’information pour toutes les femmes à risque afin de renforcer leur capacité à prévenir le diabète du type 2. La FID est convaincue que la femme peut être la clé dans la prévention du diabète vu son rôle prépondérant au sein de la famille.

Actuellement, plus de 199 millions de femmes souffrent du diabète dans le monde. Ce nombre devrait augmenter jusqu’à 313 millions d’ici 2040. Le diabète aurait un lien (direct ou indirect) avec 2,1 millions de décès chaque année chez les femmes. Cependant, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 1,6 million de décès (hommes et femmes confondus) étaient directement dus au diabète en 2015. Elle prévoit qu’en 2030, cette maladie sera la 7e cause de décès dans le monde.

Le Dr Laurent Musango, représentant de l’OMS à Maurice, rappelle qu’en 1980 le diabète touchait 108 millions de personnes. « En 2014, ce nombre tournait autour de 422 millions et ne cesse d’augmenter. De plus, concernant la prévalence chez les adultes, le diabète est passé de 4,7 % en 1980 à 8,5% en 2014. Le taux a presque doublé. Avant, on disait que le diabète était une maladie des riches, parce qu’il était présent principalement dans les pays développés. Aujourd’hui, le diabète se trouve aussi dans les pays à revenu faible et intermédiaire », dit-il.

À Maurice, la situation est alarmante. Selon une étude sur les maladies non-transmissibles et ses facteurs de risque (NCD Survey), il est estimé que 257 442 Mauriciens âgés entre 25 et 74 ans étaient diabétiques en 2015. Ce qui fait un taux de 22,8%. La prévalence du prédiabète à Maurice est aussi une source d’inquiétude. En 2015, elle était de 19,4% parmi les adultes de 25 à 74 ans. Précisons qu’un/e prédiabétique est une personne qui présente des signes de résistance à l’insuline, mais qui n’a pas encore développé la maladie. De plus, la prévalence de l’obésité, qui contribue au développement du diabète, était de 19,1% en 2015. Il est estimé qu’environ 398 417 Mauriciens sont obèses ou en surpoids.

Le diabète touche légèrement plus les femmes que les hommes à Maurice. L’étude sur les maladies non-transmissibles révèle qu’en 2015, 23,5% des femmes âgées entre 25 et 74 ans souffraient du diabète (type 1 et 2). Le diabète de type 2 touche 21,3% des femmes de cette tranche d’âge contre 19,6% chez les hommes. Les femmes sont également plus nombreuses (20,2% pour les femmes contre 18,5% pour les hommes) à avoir atteint le stade du prédiabète. Selon le « Health Statistics Report 2015 », le diabète serait responsable du décès de 1 096 femmes sur un total de 2 285 décès en 2015.

Le Dr Drushilla Mungur, responsable de la Non Communicable Diseases (NCD) Unit de l’hôpital de Flacq, évoque la pertinence du thème de la Journée mondiale du diabète 2017. « Les femmes qui développent le diabète de type 2 ont dix fois plus de chances d’avoir une maladie coronarienne. Il y a aussi le diabète gestationnel qui touche environ 11% des femmes enceintes à Maurice. C’est une des principales complications de la grossesse et présente des risques pour la maman mais aussi et surtout pour le bébé », explique-t-elle.

Les chiffres montrent cependant que les femmes seraient plus enclines à venir se faire dépister. Le Dr Drushilla Mungur indique qu’en 2016, sur les 30 931 personnes ayant bénéficié des tests de dépistage pour le diabète de type 2, 57,8% (17 898) étaient des femmes. Cela montre, précise-t-elle, le rôle primordial que peut jouer la femme dans la prévention du diabète. « Généralement, ce sont les femmes qui s’occupent de l’alimentation de la famille. Elles ont donc un rôle clé à jouer dans la prévention du diabète de type 2. Elles sont plus à même d’inculquer de bonnes habitudes, comme la pratique d’une activité physique, chez les enfants dès le plus jeune âge », précise le Dr Drushilla Mungur.

Un point de vue que partage le Dr Veenoo Basant Rai, présidente de la Mauritius Diabetes Association. « La femme est un modèle pour sa famille. D’où l’importance pour elle d’avoir une bonne hygiène de vie tout en maintenant la balance entre la vie professionnelle et familiale. De plus, la femme nourrit l’enfant depuis sa conception jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge adulte », explique-t-elle. Pour le Dr Basant Rai, la première étape d’une alimentation saine pour l’enfant est l’allaitement maternel. « Nourrir son enfant au sein est la meilleure protection contre plusieurs maladies non-transmissibles, dont le diabète », lance-t-elle.

On peut prévenir ou retarder l’apparition du diabète de type 2 en :

  1. adoptant une alimentation saine
  2. pratiquant une activité physique régulière
  3. gardant le poids recommandé
  4. évitant le tabac.

Soulignons qu’un régime alimentaire sain, une activité physique, des médicaments, un dépistage régulier et le traitement des complications permettent d’éviter ou de retarder les conséquences du diabète. L’OMS est aux avant-postes dans le combat pour la prévention et la lutte contre le diabète et ses complications. Elle fournit des lignes directrices scientifiques sur la prévention des principales maladies non-transmissibles dont le diabète, établit des normes et des critères de soins pour cette maladie, sensibilise à l’épidémie mondiale de diabète, notamment avec la Journée mondiale du diabète et assure la surveillance du diabète et de ses facteurs de risque. 




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