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Journée mondiale de lutte contre le paludisme (malaria)

La vigilance toujours de mise à Maurice. Parce qu’il continue à faire plus de 400 000 victimes chaque année à travers le monde, le paludisme (la malaria) demeure une priorité mondiale. S’il a été éliminé à Maurice, la prudence reste de mise, nous dit le Dr Prabodh Munbodh, du ministère de la Santé. Le point en cette journée (25 avril) où l’on célèbre la lutte contre cette maladie infectieuse. C’est dans les années 80 que Maurice a obtenu sa certification attestant que le pays a réussi à éliminer le paludisme sur son sol. En clair, cela signifie que l’incidence des cas autochtones a été réduite à zéro grâce à certaines mesures prises par les autorités.

Les cas qui surviennent sont donc importés, c’est-à-dire que les personnes concernées ont été infectées à l’étranger. Comment Maurice a-t-il réussi à éliminer le paludisme sur son sol ? Le Dr Prabodh Munbodh, du département des maladies infectieuses du ministère de la Santé, explique que grâce au soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Maurice a pu mettre en place un système de surveillance pour la malaria dans les années 80.

« Il a évolué au fil des ans pour permettre un meilleur contrôle », dit-il. Ce système comprend :

La surveillance des passagers au port et à l’aéroport

La surveillance continue de ceux qui ont voyagé grâce à un door-to-door screening effectué par des Health Surveillance Officers attachés aux 13 bureaux sanitaires de l’île

 Le dépistage et la prise en charge rapide des cas

La désinsectisation dans des lieux ciblés

     La surveillance des moustiques par le département d’entomologie du ministère de la Santé.

Le Dr Prabodh Munbodh rappelle qu’avant la mise en place de ce système, Maurice avait, à plusieurs reprises, été victime d’une épidémie du paludisme. « Notre pays a été fortement touché en 1867. Il y a eu plusieurs milliers de cas et beaucoup de décès. En 1940, il y a eu une campagne au niveau national pour combler les mares, puisqu’elles favorisaient la prolifération des moustiques, y compris celui qui transmet la malaria (anophèle).

 A suivi, en 1949, une grande campagne d’élimination de moustiques à travers la pulvérisation du dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT). Deux ans plus tard, le nombre de cas de malaria et de décès liés à cette infection avait nettement diminué. Parallèlement, des travaux ont été entrepris à travers l’île, notamment sur les berges des rivières, pour empêcher la stagnation de l’eau. Le recours à la chloroquine comme médicament a aussi été d’une grande aide pour éliminer les cas locaux de malaria.

Grâce à toutes ces mesures, l’OMS avait décrété que Maurice était ‘Malaria Free’ en 1973 », relate le Dr Munbodh. Mais deux ans plus tard, soit en 1975, une nouvelle épidémie éclata, suite à la venue de travailleurs étrangers pour reconstruire le pays, qui avait été complètement dévasté par le cyclone Gervaise. Ce fut la dernière épidémie que connut Maurice. Mais, prévient le Dr Munbodh, malgré le système de surveillance, Maurice n’est pas à l’abri d’une éventuelle épidémie. D’où la nécessité, dit-il, de ne jamais baisser la garde.

D’autant que chaque année, 20 à 50 cas importés de malaria sont enregistrés chez nous. « Même si 100 % de ces cas concernent des personnes ayant contracté le paludisme à l’étranger, le risque d’une transmission locale du paludisme existe toujours. C’est pour cela que nous faisons un plaidoyer auprès des gens qui voyagent dans les pays à risque de toujours revenir vers les officiers du ministère de la Santé en cas de symptômes semblables à ceux du paludisme », insiste le Dr Munbodh. 




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